Scheme for Max/Pure Data : LISP encore et toujours

Publié le : 2024-11-02

Auteur : Raphaël Maurice Forment

Biset Blank

Présentation

Iain Duncan est l’auteur de deux utilitaires, Scheme for Max et Scheme for Pure Data. Ces deux outils font sensiblement la même chose, à différents niveaux d’avancement. Ils intègrent un interpréteur pour le langage S7 Scheme (publié par Bill Schottstaedt au CCRMA) et permettent de contrôler plus ou moins finement Max ou Pure Data directement depuis LISP. Vous pouvez programmer vos propres séquenceurs, manipuler des données, générer des tableaux et des buffers etc. S7 est un dialecte de Scheme/LISP qui a été conçu pour être facilement intégré dans différentes applications. C’est un langage léger et facile à porter un peu partout. Il a initialement été développé par un musicien pour des musiciens. Il existe une longue tradition dans les milieux créatifs qui consiste à présenter les langages de la famille LISP comme particulièrement adaptés au travail en musique. Il suffit de regarder des outils comme OpusModus, ExTempore, Overtone, Incudine, cl-collider ou encore OpenMusic pour s’en convaincre. Tous réinventent la même idée : faire de LISP un environnement de choix pour la composition électronique/algorithmique. L’utilisation de Scheme for Max et de Scheme for Pure Data s’adresse à des live coders expérimentés et qui maîtrisent déjà un petit peu la programmation et l’utilisation de Max/Pure Data. Il ne faut pas non plus être effrayé de l’aspect académique et un peu nerd de l’expérience. On fait beaucoup de programmation et de technique pour développer, in fine, des super pouvoirs et une maîtrise inégalée de l’environnement de composition.



Iain Duncan est l’un des derniers musiciens frappés par le sortilège LISP et il a pris le temps de publier quelques documents qui détaillent les avantages de LISP pour le travail en musique. Ces outils s’adressent à un public qui aime expérimenter et qui préfère développer de petites librairies/fonctions réutilisables entre différents patchs plutôt que de tout sacrifier pour apprendre l’utilisation d’un framework ou d’un outil/usine à gaz. La documentation est très bien faite et cela vaut le coup de tout lire ne serait-ce que pour s’en imprégner. Même si le fait d’apprendre LISP peut engendrer des réticences plus ou moins justifiées, faire un petit patch pour essayer n’a jamais tué personne. Contrairement à d’autres familles de langages, LISP, il est vrai, à l’air naturellement et presque par accident adapté à la pratique du live coding.


Conclusion


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Quelle conclusion tirer de tout cela ? Aucune idée. Parler des langages LISP comme d’un outil ou d’une expérience magique est un poncif un peu usant à la longue. Si les langages LISPs étaient vraiment nécessaires et adaptés, pourquoi ne sont-ils pas utilisé partout et tout le temps ? Il semble que le vent ait juste tourné et que les langages LISP se soient retrouvés dans une niche qu’ils n’arrivent désormais plus vraiment à quitter. Les langages LISP restent présents un peu partout en informatique musicale, surtout dans les coulisses, et ressurgissent périodiquement pour nous rappeler à quel point ils sont élégants, adaptés et efficaces. Essayez Scheme for Pure Data et faites vous une idée par vous-même.

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